Huilerie l’Arôme des champs

29 août 2020

Les Cantons-de-l’Est recèlent des paysages magnifiques, mais rares sont les points de vue aussi renversants que le champ de tournesols de l’Huilerie l’Arôme des champs. Avec plus de trois millions de fleurs de tournesol, toutes orientées vers le sud-est pour emmagasiner un maximum de soleil, au bout de longues tiges robustes de presque deux mètres de haut, il y a de quoi être subjugué! Mais en plus de produire une fleur si grosse qu’on se croirait devenu lilliputien, le tournesol est une plante oléagineuse, ce qui signifie que le taux de gras contenu dans ses graines est assez élevé pour qu’on puisse en extraire de l’huile.

Et c’est précisément avec cette idée que Joany Brodeur et Martin Vallée, un couple de Montréalais, sont venus s’installer ici à Bromont : prendre possession de l’huilerie du Moulin des Cèdres qui était à vendre, et produire leur propre huile de tournesol biologique sous un nouveau nom : Huilerie l’Arôme des champs

Ainsi, afin d’en apprendre davantage sur leur parcours et leur nouvelle réalité, nous nous rendons directement à leur champ, sur le Chemin Darcy, juste avant le coucher du soleil que l’on devine déjà très prometteur, point de vue photo. Le couple nous attend sur place avec leurs deux bambins et les baguettes en l’air pour nous faire de grands signes, tout souriants. Martin nous avait suggéré de venir d’ici les prochains jours afin de profiter des fleurs de tournesol à leur apogée, c’est-à-dire au moment où elles sont toutes ouvertes en même temps ou presque. Loin de nous imaginer la beauté à laquelle nous serions exposés, nous avons besoin de quelques minutes pour apprécier le panorama surréel.

Joany et Martin ont tous les deux grandi dans le milieu agricole. Toutefois, leurs parcours respectifs les ont légèrement redirigés vers d’autres avenues un peu plus tard dans leurs vies. Martin s’est spécialisé en informatique, et Joany en gestion de projets au sein de la Chambre de commerce de Gatineau. Mais voilà qu’en 2019, la jeune famille a fait le grand saut pour revenir à leur premier amour : la vie de campagne sur une terre pour y démarrer leur propre entreprise. Ce changement de cap s’est avéré plus précipité que prévu alors Joany et Martin ont dû mettre les bouchées doubles, triples même, pour rénover leur maison à Montréal afin de pouvoir la vendre, acheter une maison ici, déménager, trouver une garderie et apprendre à travailler en couple! Un défi de taille, mais selon Martin, il n’y a rien d’impossible « Il y a encore beaucoup de choses à faire, on travaille très fort et on est constamment en développement… Il y a du challenge dans tout, mais on est prêts à le relever! »

Supportés par l’expertise de la Ferme l’Arôme des champs appartenant à Johanne Brodeur et Pierre Verly, parents de Joany, ainsi que de celle de l’ancien propriétaire de l’huilerie, Loïc Dewavrin, qui n’est jamais très loin, nos deux entrepreneurs relèvent le défi d’être deux des rares producteurs de tournesol au Québec. Avec la bienveillance de leurs mentors, qui sont d’excellents guides, Joany et Martin continuent d’avancer dans leurs démarches, et peuvent ainsi améliorer ou revisiter certains aspects de leurs activités. Toujours avec le souci d’une culture en symbiose avec l’environnement, Joany et Martin nous expliquent l’importance de la culture biologique : « C’est un beau défi parce qu’on brise la monoculture au Québec! Au lieu de faire pousser du maïs ou du soya – ce qui représente environ 90 % du total de nos champs québécois – nous, on fait du tournesol, ce qui a un impact positif sur la faune, la flore, les bourdons, les abeilles, etc. Intégrer ces énormes fleurs dans la culture, c’est les intégrer dans l’écosystème et ça, c’est extrêmement bénéfique! » Évidemment, le tableau n’est pas tout blanc, la culture biologique présente aussi son lot d’inconvénients, mais les deux Montréalais réussissent, avec des méthodes plus saines pour l’environnement et leur culture, à stopper les insectes néfastes et les maladies de s’attaquer à leur champ. En nous pointant des dizaines d’abeilles survolant les auréoles jaunes à l’horizon, Martin s’exclame : « Il y a plein d’abeilles ici maintenant, c’est ça la beauté des champs bio, on voit vraiment la diversité à son meilleur! »

Mais la vraie récompense se trouve aussi dans la gratitude et la fierté infinie de voir leur précieuse huile sur les tables québécoises et dans le service alimentaire. Selon eux, c’est le cadeau ultime! Ne manquez pas de visiter le site de l’huilerie l’Arôme des champs ou de vous présenter sur place à leur boutique pour intégrer, vous aussi, l’huile de tournesol à votre assiette!