L’idée que des clubs de vélo endossent officiellement l’initiative bromontoise a germé il y a près d’un an. Selon le directeur général du CNCB, Nicolas Legault, la récente confirmation de ces appuis « arrive à un moment crucial ».
« C’est très important d’envoyer le message que le projet de vélodrome de Bromont aura des retombées partout au Québec. C’était donc primordial de pouvoir compter sur l’appui de tout le monde du vélo. […] On constate que le milieu du cyclisme est mobilisé et notre projet sort très fort. On a vraiment une armée derrière nous », lance-t-il.
Rappelons que deux projets de vélodrome intérieur rivalisent avec celui de Bromont : l’un à Montréal, l’autre à Trois-Rivières. L’initiative du CNCB a toutefois une longueur d’avance. D’ailleurs, parmi les 17 clubs qui souhaitent que le projet de Bromont voie le jour figurent le groupe trifluvien l’Équipe Vélo Mauricie ainsi que les formations montréalaises Silber Pro Cycling et Express Quebecor. À cela s’ajoute l’organisation professionnelle Garneau Quebecor de Saint-Augustin-de-Desmaures.
« On ne parle pas d’une guerre entre trois villes, a fait valoir Nicolas Legault. C’est plutôt signe que notre projet est rassembleur. On porte notre projet à bout de bras depuis longtemps. Les pièces du puzzle se placent une à une. On est très enthousiastes. »
Selon le DG, tous les clubs de vélo approchés jusqu’ici par le CNCB ont donné leur appui. Ceux-ci sont établis entre autres à Granby, Contrecœur, Boucherville, Saguenay, Gatineau, Lac-Saint-Louis, Rimouski, Amos, Laval, Val-d’Or, La Prairie puis Boisbriand, et doivent envoyer, de façon concertée à partir du 4 octobre, des lettres à leurs députés provinciaux respectifs pour signifier leur soutien au projet de vélodrome de Bromont.
La FQSC se dit également favorable au projet porté par Bromont. « Compte tenu de l’avancement du dossier et des indications que le gouvernement du Québec nous a données, à ce stade-ci, si la Ville s’engage à soutenir financièrement le projet du Centre national, la [Fédération québécoise des sports cyclistes] va le supporter en tant que projet prioritaire », avait indiqué en avril à La Voix de l’Est le DG de l’organisation, Louis Barbeau.
Dernière ligne droite
Jusqu’ici, le parcours du projet de vélodrome porté par le CNCB a été parsemé d’embûches. Québec a refusé en février 2016 sa demande de subvention de 2,6 M $ auprès du ministère de l’Éducation, dans le cadre du Programme de soutien aux installations sportives et récréatives — phase III. La quatrième mouture du programme, qui doit être lancée sous peu, disposera d’une enveloppe de 100 millions, le double de la précédente. Le Centre national doit déposer une requête d’aide financière.
Le budget du projet de Bromont est estimé à 8 à 10 M $. De son côté, la Ville s’est engagée à soutenir l’initiative à la hauteur de 2 M $. En parallèle à la demande d’aide financière à Québec, M. Legault et son équipe veulent aller chercher 2,5 M $ de partenaires privés.
« On voudrait avoir bouclé notre financement d’ici mars 2018. L’objectif est peut-être ambitieux, mais on est des gens optimistes de nature », a concédé Nicolas Legault.
En plus de l’ovale de 250 mètres, deux gymnases omnisports (racquetball et badminton, entre autres), une piste d’athlétisme de 200 mètres ainsi qu’une section pour la pratique du BMX seraient notamment aménagés dans le vaste bâtiment. La construction d’une salle multifonctionnelle est aussi prévue. L’immeuble pourrait accueillir 1200 personnes, dont 660 aux abords du vélodrome. Le but est d’y tenir des foires commerciales ainsi que des événements communautaires. Le CNCB voudrait également y rapatrier ses bureaux de même que ceux d’entraîneurs élite de la FQSC et de Cyclisme Canada.
Selon une étude de marché réalisée par la firme DAA Stratégies, l’arrivée du vélodrome intérieur à Bromont engendrerait des retombées économiques annuelles avoisinant 2,5 millions de dollars dans la région, a indiqué M. Legault. Avec les infrastructures actuelles, le CNCB attire 55 000 visiteurs par an. Selon le DG de l’organisation, ce nombre pourrait être doublé avec une structure couverte.
La concrétisation du projet permettrait également d’ajouter une dizaine d’emplois à temps plein aux 43 postes créés depuis cinq ans au complexe bromontois. Si tout se déroule comme prévu, le rêve qui s’est évanoui il y a 27 ans avec la démolition du vélodrome de Montréal pourrait devenir réalité à Bromont en 2019.
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