Le projet de 100 M$ évoqué en mai 2016 par le grand patron de Bromont, montagne d’expériences, Charles Désourdy, se cristallise peu à peu. Du moins la première phase. « La montagne est un grand attrait pour la région. On mise beaucoup sur une clientèle “de destination”, principalement les Ontariens avec la nouvelle autoroute 30. Ça prend des infrastructures et des équipements pour y arriver. […] On s’attend à avoir de bonnes nouvelles [du soutien financier de Québec] sous peu », a-t-il indiqué en entrevue.
Le projet a évolué au cours des dernières années. « Au début, [le budget] était de 200 millions et il y avait un parc aquatique [intérieur]. On l’a laissé tomber. Ça représente des coûts astronomiques pour faire un stationnement à étages pour remplacer l’espace pris par [ces infrastructures]. Il n’y avait pas de retour sur investissement possible », a fait valoir M. Désourdy.
L’imposante enveloppe se divise maintenant en deux tranches en parts égales : 50 M$ pour des logements, notamment des condos au bas des pistes pour attirer davantage de visiteurs. L’autre partie est destinée à des améliorations dans la montagne.
En ce sens, le président de l’entreprise touristique souhaite, dans un premier temps, remplacer le remonte-pente débrayable numéro 4, situé dans le Versant du village. Datant de 1985, le télésiège a atteint sa « durée de vie » moyenne, qui oscille entre 30 à 40 ans selon M. Désourdy. Les chaises passeraient ainsi de quatre à six places.
Les nouveaux équipements à la fine pointe proviendraient du consortium Doppelmayr/Garaventa, un géant dans le domaine établi dans 40 pays, notamment au Canada. On parle d’un projet avoisinant 7,5 millions. « C’est le gros morceau qu’on travaille en ce moment. On s’attend à une annonce imminente [de Québec] pour la remontée. »
De leur côté, les élus ont approuvé par voie de résolution, lors de la récente séance ordinaire du conseil, la demande visant le remplacement des infrastructures, soumis au règlement sur les Plans d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA).
Pour boucler ce projet, Bromont, montagne d’expériences mise sur l’apport du ministère du Tourisme (MTO) via le Programme de soutien aux stratégies de développement touristique. Notons que la somme maximale octroyée est de 3 M$. L’aide financière ne peut excéder 33,33 % de la facture globale admissible. Les travaux devraient être réalisés « dans les 12 prochains mois, si tout va bien », a précisé M. Désourdy.
Chalet au sommet
Les plans d’un éventuel chalet au sommet de la montagne en sont actuellement à l’étape de la table à dessin. « On vise une architecture avec un style futuriste », a fait valoir Charles Désourdy. Ayant pour objectif de boucler la construction du bâtiment en 2019, l’homme d’affaires a présenté une première ébauche aux élus bromontois.
« C’est très long lorsqu’on s’attaque aux plans et au design, a-t-il indiqué. On a pris les devants en déposant au CCU (comité consultatif d’urbanisme) une esquisse pour ne pas trop s’aventurer avec les architectes. »
Le budget devrait osciller entre deux à quatre millions. « Tout dépend si on choisit de faire un chalet de 100 ou de 400 places, a-t-il dit, précisant que la cible est de 200 places. [Dans ce cas], on parle d’un bâtiment d’environ 5000 pieds carrés. » Au chalet se grefferait la « caserne des patrouilleurs ». « Peut-être aussi un atelier de réparation pour avoir un mécanicien en tout temps en haut de la montagne l’hiver », a renchéri le propriétaire de la station.
Comme pour le remplacement du télésiège principal, une aide est attendue de Québec. Cette fois, Bromont, montagne d’expériences mise sur l’apport du MTO par le biais du Programme d’appui au développement des attraits touristiques.
Le support financier est alors assuré par Investissement Québec et prend la forme de prêts, de garanties de prêt ou de subventions, dont le plafond est fixé à 5 M$. Pour être admissible, chaque projet doit minimalement comporter 20 % de capitaux privés.
Charles Désourdy s’attend à avoir une réponse du gouvernement provincial pour ce dossier « d’ici janvier, au plus tard en février ».
Source :
La Voix de l’Est
Jean-François Guillet