Frédérique Marseille a eu le coup de foudre pour le monde de l’escalade il y a près de sept ans. Dès ses premiers contacts avec les parois escarpées, elle a conçu l’idée d’ouvrir un jour son propre centre dédié au sport qui la captive. Un rêve qui n’a jamais cessé de s’enraciner. Après avoir gravi un à un les échelons, la jeune entrepreneure est maintenant prête à faire le grand saut.
« Backbone, c’est un projet un peu fou que j’ai depuis des années. J’ai la tête dure, alors j’ai réussi à entraîner toute ma famille dans ma folie. Mais je suis convaincue que ça va fonctionner parce que la base du projet est tout à fait rationnelle. »
Le nouveau bâtiment d’une superficie de 5000 pieds carrés abritera des modules d’escalade « de bloc », une formule qui gagne en popularité à travers le globe depuis quelques années. Le concept est simple : il s’agit de parois d’une hauteur d’environ cinq mètres (16 pieds), au bas desquelles d’épais matelas sont disposés. Oubliez tout l’attirail conventionnel des grimpeurs. Pas besoin de cordes, de mousquetons et de harnais, ni même d’un partenaire. L’agilité, l’élasticité et la force du corps humain sont principalement mises à contribution pour réaliser l’ascension. Une façon de se dépasser en évacuant la crainte de chutes, a fait valoir Frédérique Marseille.
« Ce n’est pas donné à tout le monde d’investir dans des équipements spécialisés pour pratiquer un sport. La beauté dans l’escalade de bloc, c’est que ça permet autant aux personnes expérimentées de s’entraîner qu’aux débutants de s’initier en s’amusant. Et si tu tombes, ce n’est pas grave. C’est donc une discipline à la fois ludique et accessible. »
Martin Racicot, un des promoteurs derrière le projet, n’a pas hésité à sauter à pieds joints dans l’aventure. « Frédérique est tellement dynamique. Elle sait où elle s’en va, a-t-il mentionné. Quand elle m’a parlé de son idée au début de l’été, j’ai trouvé ça génial. Et ça cadre parfaitement avec les autres attraits de Bromont. »
Les travaux de ce projet, qui a progressé à vitesse grand V, devraient être lancés dès novembre, a indiqué M. Racicot. Si tout se déroule sans anicroche, l’ouverture est prévue en février. Notons que pour être approuvé, le projet doit sous peu faire l’objet d’une demande en vertu du règlement sur les PIIA (plans d’implantation et d’intégration architecturale).
Cadre naturel
Une salle de jeu géante. C’est ainsi que Frédérique Marseille décrit son centre d’escalade. Bien qu’elle cible la clientèle adulte avec son projet, la femme d’affaires souhaite également que les jeunes y adhèrent en grand nombre.
« Le sport se développe rapidement à l’échelle de la planète, mais il n’y a pas encore une grande culture de l’escalade chez les enfants ici au Québec, a-t-elle dit. Pourtant, les jeunes ont une compréhension innée du corps quand ils grimpent comme des petits singes. Et c’est vraiment une discipline qui permet de se défouler. Alors on veut permettre au plus de jeunes possible de s’initier. » Les activités de groupe et les camps de jour seront notamment ciblés pour promouvoir le sport auprès des enfants.
Contrairement à la plupart des centres qui ont vu le jour jusqu’ici dans les grands centres urbains, entre autres à Québec puis à Montréal, la nature sera au cœur de Backbone Bromont. « On veut s’éloigner des centres plus “industriels”, aménagés dans des usines. C’est primordial pour nous de garder l’essence naturelle du milieu. L’endroit sera entouré d’arbres », a souligné Mme Marseille.
Il sera par ailleurs possible de faire de l’escalade à l’extérieur puisqu’un mur sera construit à proximité du centre. On pourra aussi y pratiquer l’équilibre sur sangle, communément appelé la « slackline ». À cela se grefferont une terrasse puis un petit café à l’intérieur du bâtiment.
« On a choisi de se lancer en affaires à Bromont parce qu’il y a beaucoup de jeunes, de familles. Le tourisme est aussi très fort. Avec le vélo de montagne, le ski et une foule d’autres sports d’adrénaline, Backbone cadre parfaitement. On a bien hâte que la population découvre notre concept. »
Source :
La Voix de l’Est
Jean-François Guillet